Les détracteurs de l’éolien en France font appel à différents arguments dans le but de porter atteinte à la filière. Les sujets mis en avant concernent notamment une productivité qui serait moindre, de possibles problèmes de santé ou une altération du paysage…
Il est important de remettre de l’ordre dans tout ce que l’on peut entendre pour discréditer l’éolien. Les arguments mis en avant sont souvent à nuancer.
En tant que développeur éolien, InnoVent doit faire face aux inquiétudes des riverains et y répondre pour espérer voir ses projets se réaliser.
Malgré tout, les sondages le montrent : selon un sondage de Harris Interactive réalisé en janvier 2021, 76 % des français ont une bonne image de l’éolien. Ce chiffre est identique chez les habitants des communes situées à moins de 5 km d’un parc éolien.
Nous reprenons ici les principaux arguments exprimés par les anti-éoliens et y répondons en nous appuyant sur différentes sources.
Les éoliennes tuent les oiseaux et les chauves-souris
L’éolien est souvent présenté comme une menace pour les oiseaux et les chauves-souris. Si certains parcs éoliens, généralement les plus anciens, peuvent en effet avoir des impacts négatifs sur la biodiversité (altération des habitats, dérangement des espèces ou mortalité directe par collision), la réglementation actuelle s’est durcie au fil des années et est aujourd’hui très stricte : avant toute implantation d’éolienne, il est obligatoire de réaliser une étude d’impact, puis de prévoir des mesures afin d’éviter, de réduire et enfin de compenser les éventuels impacts résiduels. L’objectif : zéro perte nette de biodiversité, voire un gain. Une fois le parc éolien mis en service, un suivi environnemental est obligatoire afin de s’assurer de l’efficacité des mesures proposées.
De fait, une étude sur l’impact de l’éolien publiée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) en 2017 montre que la mortalité des oiseaux due aux éoliennes est relativement faible lorsque les projets évitent les secteurs présentant de forts « enjeux avifaunes ».
Les études démontrent qu’une éolienne tue en moyenne 0,3 à 18,3 oiseaux par an. À titre de comparaison, la mortalité des oiseaux aux Pays-Bas est estimée entre 163 et 217 décès par kilomètre de ligne électrique à haute tension !
De plus, la LPO estime qu’un chat domestique en liberté « tue entre 5 et 10 oiseaux par an » en France.
La LPO souligne également que les impacts des éoliennes sur les chauves-souris et les oiseaux peuvent être fortement limités par un choix judicieux du lieu d’implantation et par la mise en œuvre éventuelle de « plans de bridage » (par exemple en programmant un ralentissement ou un arrêt des pales d’une éolienne aux « heures de pointe » de passage des oiseaux ou chauves-souris, ou en période migratoire…). La prise en compte de la biodiversité dans le développement et l’exploitation des parcs éoliens a donc nettement progressé et continue de mobiliser l’attention de la LPO qui travaille sur ces questions avec le ministère de l’Ecologie, l’ADEME et les représentants de la filière éolienne dans le cadre du programme Eolien et biodiversité.
L’éolien coûte cher et enrichit sutout les promoteurs
Les développeurs éoliens sont des entreprises privées. À ce titre, il leur est nécessaire de produire des bénéfices comme n’importe quelle entreprise afin de rester financièrement viable.
Les profits de la production éolienne sont loin de ne profiter qu’aux investisseurs. L’argent récolté sert en premier lieu au remboursement des crédits engendrés lors de la création du parc. De plus, les développeurs sont soumis à différentes taxes (CVAE, IFER…). Ces taxes sont reversées aux collectivités territoriales. Les parcs éoliens participent ainsi directement au financement des régions, départements et communes dans lesquelles ils sont implantés.
Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie :
« Le développement de l’éolien a eu des bénéfices environnementaux et sanitaires importants qui, si on les monétarise, représentent un gain estimé pour la collectivité de l’ordre de 3,1 à 8,8 Mds. Ces gains dépassent largement le coût de la politique de soutien. »
Les taxes dues par les exploitants des parcs éoliens génèrent des recettes fiscales au niveau local, comme toute activité économique implantée sur un territoire. Une éolienne terrestre rapporte ainsi de 10 000 € à 12 000 € par an et par MW installé aux collectivités territoriales environnantes. Pour un parc de cinq éoliennes de 2 MW chacune, c’est un gain de 100 000 € à 120 000 € par an pour les collectivités.
De plus, il a souvent été reproché au secteur éolien de coûter cher au contribuable. Pourtant, en 2018, l’éolien n’a coûté que 1 € par mois et par foyer français*. Soit 12 € par an.
Les éoliennes contribuent à l’augmentation des émissions de CO2
La production éolienne varie selon l’intensité du vent. Lorsque le vent est favorable, les éoliennes produisent une électricité propre et permettent ainsi de réduire en temps réel la production électrique des centrales thermiques fossiles responsables des gaz à effet de serre. Lorsque le vent diminue, les éoliennes ralentissent ou s’arrêtent temporairement et la production électrique classique retrouve, dans le pire des cas, son taux d’émission de CO2 initial. Il s’agit bien d’un retour au niveau initial, pas d’une augmentation du taux par rapport à ce niveau de base.
Cet argument est généralement utilisé car les deux pays champions européens de l’éolien, sont également de gros émetteurs de CO2 de part l’utilisation de centrales thermiques à charbon.
Le Danemark émet actuellement plus de CO2 que les autres pays, puisqu’il produit la majorité de son électricité à partir de centrales au charbon. Mais le Danemark a choisi de réduire drastiquement ses émissions de CO2 en développant une production éolienne.
Depuis le début de cette politique (initiée au milieu des années 80), on a observé une diminution constante des émissions. Les éoliennes permettent donc bien de réduire la pollution générée par les centrales conventionnelles (Danish Energy Authority 2006).
L’Allemagne est souvent présentée comme un « contre-exemple » en matière de transition énergétique. Ce pays, deuxième champion européen de l’éolien, a vu son taux de CO2/kWh augmenter ces dernières années.
Toutefois, ce constat doit être relativisé : durant cette période, la consommation électrique allemande a augmenté à un rythme plus élevé que la production d’énergie à partir d’éoliennes. Cette forte consommation, combinée au choix politique de sortir du nucléaire, a entrainé une plus grande production des centrales classiques.
Une éolienne produit une faible quantité de CO2 lors de sa fabrication et de son installation (environ 12,7 g de CO2/kWh). Les émissions de CO2 sont compensées à partir du douzième mois de production de l’éolienne*.
L’intermittence de la production pose problème
La production d’électricité par les éoliennes est variable mais prévisible et d’importants progrès ont été réalisés en matière de prévision des vents. Le gestionnaire du réseau, RTE (Réseau de Transport de l’Electricité), dispose de divers moyens pour gérer les fluctuations de la production et de la demande d’électricité.
Les différentes technologies d’énergie renouvelable permettent de compenser la production d’une source défaillante par celle d’une autre source. Par exemple en 2016, la production éolienne a baissé de -1,8 % (année peu venteuse) par rapport à 2015, la production hydroélectrique a augmenté de + 8,2 % (importantes précipitations annuelles) et la production photovoltaïque a augmenté de + 22 %. La compensation peut également se faire d’un pays à l’autre via les interconnexions transfrontalières. La France dispose de 341 interconnexions avec 19 pays.
Diverses technologies de stockage existent et progressent, tels que le stockage d’énergie par air comprimé, sous forme d’hydrogène ou le stockage par batterie. InnoVent a d’ailleurs développé l’un des plus grands réseaux de batterie de stockage de France.