InnoVent, société spécialisée dans le développement et l’exploitation de parcs éoliens et solaires en France et en Afrique, a procédé au renouvellement du parc éolien de Le Portel en installant une éolienne tripode, une première en Europe. La nouvelle éolienne, mise en service le 18 décembre, a déjà produit plus de 7,5 GWh en à peine plus de 6 mois de fonctionnement ce qui est, pour le moment, au-delà des prévisions de productible. Annuellement, la production sera multipliée par quatre par rapport aux machines précédentes, et devrait atteindre 15 200 MWh par an.

Montage des pales

Le site de Le Portel

Implanté à Le Portel, dans le Pas-de-Calais, ce parc est l’un des premiers d’InnoVent. Depuis 21 ans, ces quatre éoliennes de 750 kW et 76,5 mètres de haut sont installées le long de la digue Carnot, un très bon site, très venté. Mais aujourd’hui, l’air salin et les embruns ont usé les machines, de plus en plus difficiles à entretenir en raison de l’obsolescence de certaines pièces. Le site était donc sous-exploité, car la disponibilité des machines n’est pas optimale.

Toutes ces raisons ont poussé InnoVent à faire une demande de renouvellement, ou repowering. Ces quatre éoliennes ont donc été remplacées par une unique éolienne, haute de 167 mètres en bout de pale et d’une puissance de 3,8 MW, soit presque 1 MW de plus que les quatre éoliennes réunies. La particularité de cette machine ? Son mât est monté sur un tripode en treillis acier qui permet de diminuer drastiquement les quantités d’acier et de béton nécessaires à sa fondation.

Le premier mât tripode de France et d’Europe est à Le Portel

InnoVent et Nabrawind ont déjà travaillé ensemble au Maroc, où les deux sociétés ont installé la plus haute éolienne d’Afrique grâce à la structure innovante Nabralift.

La fondation représentait le principal défi de ce projet de renouvellement, car l’éolienne sera installée dans des conditions littorales sur un port artificiel. Toutefois, le tripode permet d’ancrer plus facilement l’éolienne dans le sol tout en exerçant une pression moindre sur celui-ci.

La fondation est en effet nettement plus légère que celle d’une tour tubulaire équivalente. La raison ? Les besoins en béton sont réduits de 73 %, passant de 650 m³ à 150 m³, et la surface d’excavation est également réduite de 80 %.

Eolienne montée sur tripode et treillis à Oualidia

Grâce à son renouvellement, le parc éolien de Le Portel participera directement à la réduction de l’empreinte carbone du mix énergétique français et augmentera l’offre en électricité renouvelable et décarbonée. Il produira environ 15 200 MWh par an, soit 4 fois plus que les 4 anciennes turbines combinées.

Grégoire Verhaeghe, président d’InnoVent, explique : « Cette éolienne repose sur trois pieds. Elle nécessite donc moins de béton pour son ancrage dans le sol. ». Il ajoute : l’empreinte carbone est un facteur clé dans l’évaluation de la réussite des projets d’InnoVent».

Cette éolienne est entièrement fabriquée en Europe : la structure tripode a été créée par une entreprise espagnole, l’éolienne est de fabrication allemande et le levage a été effectué par une entreprise Franco-belge.

Démontage et recyclage des anciennes éoliennes de Le Portel

Le démontage des anciennes éoliennes est prévu pour fin juillet.

Concernant le recyclage, une partie des pièces sera conservée pour servir de pièces de rechange pour l’éolienne de Bondues. Le reste sera envoyé dans différentes filières de recyclage. La partie inférieure de la tour de la première éolienne (la plus au sud) ne sera pas démontée et servira notamment à accueillir le radar déporté pour la marine nationale.

Financement participatif

InnoVent a accompagné le chantier de repowering d’une campagne de financement participatif, présentée sur la plateforme de Lendosphere, afin d’associer le grand public à cette innovation et à ses retombées financières. Cette campagne a rencontré un succès remarquable auprès des investisseurs particuliers. Ainsi, 5 M€ ont été investis pour le chantier de repowering, avec 3 M€ investis par 1 722 prêteurs particuliers, et 2 M€ investis par le fonds 123 Transition Energétique. Les investissements sont compris entre 50 € et 300 000 €, avec un prêt moyen qui s’élève à 1 710 €.

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